La veille de Noël, après avoir disposé trois nappes blanches, vos « sietoun » de blé, la Nerthe, le houx et la rose de Jéricho. Les plats du gros souper prennent place sur la table.
Constitué le plus souvent de sept plats maigres, sans viande, suivant la classe sociale et les habitudes de chaque famille, l’arrivage, les terroirs et productions, les menus sont différents aux quatre coins de Provence.
On gardera malgré tout les meilleurs produits et on disposera sur la table escargots, morue, muges, cardons, céleri, gratin de légumes, la carde, l’aïoli, l’omelette, la brandade…
Après le gros souper, vient le temps de la Messe de minuit, très souvent célébrée en langue provençale.
La messe est agrémentée d’une crèche vivante et de chants de Noël provençaux, accompagnés par les flûtes et tambourinaires.
Cette cérémonie réunit pratiquants et non-pratiquants, mais également ceux qui seront sensibles à l’aspect traditionnel et folklorique de la cérémonie.
Vous pourrez retrouver le rituel du Pastrage, où un cortège d’angelots, petit pâtre, jeunes filles et tambourinaires escorte un agneau apporté « en offrande » par les bergers, agneau qui n’est pas sacrifié, mais qui reçoit une bénédiction. À la fin de la messe, il est enfin temps d’aller déposer l’enfant Jésus dans la crèche, mais surtout de déguster les Treize desserts, seul moment d’abondance dans la période des fêtes de l’avent.
Les Treize desserts, voilà un sujet de discorde chez les Provençaux, car la liste des treize desserts change et évolue selon les régions de Provence, même si certains sont incontournables.
Ainsi, les Aixois préfèreront les Calissons aux Navettes des Marseillais, d’autres choisiront le gibassier plutôt que la pompe à l’huile, ou encore la fougasse à la fleur d’oranger dans le pays niçois.
On peut recenser plus d’une cinquantaine de desserts différents dans toute la Provence, mais certains sont indispensables :
– La pompe à huile rompue avec les mains et dégustée avec le vin cuit,
– les quatre mendiants : figues sèches, raisins secs, amandes et noisettes,
– les nougats noir et blanc,
– les dattes et des fruits comme la pomme, la poire, le melon et les raisins frais.
À cela, on peut ajouter : calissons, navettes, pâte de coing ou de fruits, mandarine, orange.
Personnellement, je ne conçois pas de liste de treize desserts sans quelque bugnes et oreillettes confectionnées par ma mère !